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Sa Majesté Akplogan Guin Agboto-Zounmè Houétchénou

Sa Majesté Akplogan Guin Agboto-Zounmè Houétchénou était, le vendredi 27 novembre dernier, dans les locaux du Centre Culturel Artistique et Touristique Ouadada.

 

Le Ministre chargé du culte endogène Ouémé-Plateau a voulu s’entretenir avec le directeur du Centre au sujet de la rénovation des places vodùn initiée dans le cadre du Festival Eclosions-Urbaines à Porto-Novo.

Que retenir donc des échanges entre les deux personnalités ?

Une équipe des jeunes en formation à OUADADA dans le cadre du projet d’«Insertion économique et renforcement des capacités des jeunes en création numérique et communication axées sur la promotion de la culture, du patrimoine et du tourisme au Bénin », s’est rapprochée de lui en fin de visite.

Voici donc la quintessence des échanges.

Les jeunes :

Bonjour Sa Majesté. Nous sommes ravis de vous accueillir ici à OUADADA. Dites-nous pour commencer, qu’est-ce que c’est qu’une place Vodùn ?

Sa Majesté :

Une place Vodùn est un espace dédié particulièrement à un Vodùn. C’est le lieu d’habitation de ce Vodùn et en ce sens, c’est l’endroit idéal pour organiser les cérémonies et rituels liés à ce Vodùn, notamment le « Hounwè ».

Les jeunes :

Le Centre Culturel OUADADA, à travers le Festival Eclosions-Urbaines procède à la rénovation, depuis six ans, des places Vodùn à Porto-Novo. Que pensez-vous de l’initiative ?

Sa Majesté :

C’est justement l’objet de ma visite ici. OUADADA a déjà rénové plusieurs places Vodùn qui sont sous mon autorité. Mais qu’en est-il de mon temple Vodùn à Agbokomè ? Je suis donc venu ce matin plaider pour ma paroisse, afin que mon palais soit pris en compte dans l’édition prochaine du Festival Eclosions Urbaines. Vous auriez remarqué sans doute comme moi, la splendeur des différentes places Vodùn rénovées par OUADADA. Notamment la dernière en date, Sakpata Dohami ! Elles sont magnifiques ! L’initiative est belle et louable. Mais au-delà de cet aspect physique, elle permet aussi de valoriser notre patrimoine, nos cultes endogènes, très souvent mal interprétés. Le Vodùn ne tue pas. C’est en réalité l’Homme qui tue. Sinon, le Vodùn est une énergie positive. Si le Vodùn tuait, il n’aurait pas d’adeptes. Les gens ont tendance à lier le Vodùn à la sorcellerie, aux fétiches, aux feuilles… Mais il n’en est rien.

Les jeunes :

C’est quoi alors le Vodùn concrètement ? Comment on peut l’expliquer à quelqu’un qui n’en sait rien ?

Sa Majesté :

Le Vodun est une divinité. Il est comparable au vent qui est insaisissable. C’est comme Dieu qui est imperceptible… On ne peut réellement définir le Vodùn avec des mots.

Les jeunes :

Alors, que retenir de votre entretien avec M. Gérard Bassalé, le Directeur du Centre OUADADA ?

Sa Majesté :

J’ai été très ravi de sa réponse. Je vous rapporte ses propos avec les mêmes mots qu’il a utilisé : « Comment pourrais-je défendre la cause de vos enfants sans penser à vous, le père ? ». Le directeur est donc favorable à l’idée, mais il m’a renvoyé vers le Maire qui a toute autorité sur la ville de Porto-Novo. Par la grâce de Dieu, ma place Vodùn à Agbokomè, non loin de la statue de « Baba Yabo » (Grand comédien) au grand marché de Porto-Novo, sera pris en compte dans l’édition prochaine du Festival Eclosions Urbaines. Nous allons prier les dieux pour que le Directeur Gérard Bassalé ait la santé et la force de continuer ses œuvres. Elles contribuent grandement à la valorisation des cultes endogènes. Ce qui, au final, permet de démystifier le mythe autour de ces pratiques endogènes.

Notons ici qu’après OUADADA, Sa Majesté, Ministre chargé du culte endogène Ouémé-Plateau, a visité en compagnie du Directeur Gérard Bassalé, la place vodùn Sakpata Dohami située au quartier Houinmè à Porto-Novo. Place rénovée cette année, dans le cadre de la 6ème édition du Festival Éclosions Urbaines.